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Mon voyage à Moscou à l’automne 1970

À la mort de Sa Sainteté le patriarche Alexis (Simansky) (1), le 17 avril 1970, la question de sa succession au trône patriarcal occupa tout naturellement la première place dans les pensées et les sentiments de tous ceux qui, que ce soit en Russie ou en Occident, se sentaient concernés par la vie de l’Église orthodoxe russe.

En Occident, et tout particulièrement chez les karlovtsiens (2) et les catholiques-romains, on était convaincu que le métropolite Nicodème (3) allait être élu patriarche. Les catholiques en étaient persuadés parce qu’ils connaissaient bien le métropolite Nicodème — il était venu plusieurs fois au Vatican —, et qu’ils le croyaient à la tête de toutes les affaires de l’Église. De plus, il leur était sympathique et ils le considéraient comme le hiérarque russe le plus proche d’eux. Quant aux karlovtsiens, leurs préjugés solidement ancrés leur faisaient tenir un raisonnement très simple. l’Église russe est entièrement administrée par le Conseil gouvernemental aux affaires de l’Église et le KGB, Nicodème est un agent du gouvernement et du KGB et se trouve être la personnalité la plus dynamique parmi les hiérarques, il sera donc dans l’intérêt du pouvoir soviétique de le nommer patriarche. On pouvait encore lire ce type de considérations ou de convictions dans les organes de presse des karlovtsiens (dans La Russie orthodoxe tout particulièrement) à la quasi-veille du Concile, alors qu’il était clair, pour tous les observateurs de la vie de l’Église russe, que c’était bien le métropolite Pimène (4) qui serait élu patriarche. À cette occasion, les karlovtsiens n’avaient fait que montrer, une fois de plus, leur mauvaise connaissance et leur absence de liens avec l’Église de Russie. Dès l’été 1970 en effet, on entendait des personnes (comme par exemple une délégation de jeunes gens de Belgique invités par le patriarcat (5)) raconter à leur retour de Russie que les noms des métropolites Pimène et Nicodème étaient tous deux cités, mais que la candidature du métropolite Pimène semblait susceptible de l’emporter. Ils rapportaient aussi une anecdote amusante selon laquelle lors d’un dîner donné à Kiev en l’honneur de la délégation belge, un prêtre de Kiev, peut-être un peu éméché, avait, en présence du métropolite Philarète de Kiev (6), « levé son verre » à l’élection de celui-ci au trône patriarcal.

En octobre de la même année 1970, une réunion, à Genève, de la commission panorthodoxe de dialogue avec les Anglicans (7), me fournit l’occasion de revoir le protopresbytre Vital Borovoï (8) et de parler avec lui de l’élection du patriarche. Le père Vital se montra, comme à l’accoutumée, plein de retenue et de prudence, mais bien informé, intelligent et honnête, bien que non dépourvu d’une certaine malice (on sentait toujours chez lui la présence d’une arrière-pensée en fonction de laquelle il prenait la parole ou gardait le silence). Il évita de nommer un candidat au patriarcat, mais m’expliqua le pourquoi d’une période si longue (qui, en fin de compte, durera plus d’un an et suscitera la perplexité générale) avant l’élection du patriarche. selon lui, les responsables de l’Église, aussi bien que les autorités civiles, désiraient s’assurer d’un choix consensuel. « Or, cela nécessite une certaine préparation, surtout en province. Et cette campagne est menée en ce moment, tant par le patriarcat que par les autorités. » Je ne sais pas dans quelle mesure cette explication était juste, mais le fait est que je n’en entendis jamais de plus plausible au sujet de cette longue attente avant l’élection. Les autres explications que l’on donnait semblaient triviales ou « préfabriquées ». soit la période de deuil pour le patriarche précédent (mais pourquoi la faire durer un an ?), soit l’impossibilité, à cause des invités, d’organiser un concile en hiver (mais entre avril et le début de l’hiver en octobre, il y aurait largement eu le temps de préparer et convoquer un concile !). Ces explications, et d’autres que me donnait même le métropolite Nicodème, ne résistaient pas à une analyse sérieuse. Il n’en restait pas moins que, selon les statuts de 1945 sur l’administration de l’Église orthodoxe russe (9), l’élection du nouveau patriarche devait être organisée dans un délai n’excédant pas les six mois consécutifs à la mort du patriarche precedent (10) et le Synode n’avait pas le droit de modifier cette décision du concile de 1945. Je ne comprends pas très bien quel intérêt il y avait, pour le gouvernement, à repousser l’élection du patriarche et à rechercher l’unanimité. Peut-être désirait-il éviter que les élections ne se déroulent en 1970, qui était officiellement « l’année Lénine (11) » ? C’est ce que l’on disait à Moscou, mais cela ne me semble pas être une explication sérieuse.

C’est lors d’une visite à Moscou, entre le 19 octobre et le 5 novembre 1970, que je réussis pour la première fois à obtenir quelques informations précises au sujet des élections à venir. J’étais venu en « touriste » mais avais été accueilli en « hôte » du patriarcat, logé à l’hôtel Leningrad, une voiture avec chauffeur avait même été mise à ma disposition. Lors de ce séjour à Moscou, je fus accueilli rue Tchisty (12) par le métropolite Pimène, locum tenens patriarcal (en présence de l’évêque Philarète de Dmitriev (13)). Je fus invité à concélébrer avec lui par deux fois, pour des vigiles ainsi que pour la liturgie à l’occasion des fêtes des icônes de Notre-Dame de Kazan et de Notre-Dame des Ibères (à l’église de la Résurrection des Sokolniki, ainsi qu’à la cathédrale patriarcale) ; je m’entretins aussi avec les métropolites Nicodème et Alexis de Tallin (14), avec des professeurs des académies de théologie de Moscou et Leningrad, ainsi qu’avec de nombreux prêtres et laïcs. Toutes ces conversations me permirent de me forger une opinion assez éclairée des différents courants de pensée dans l’Église à propos de l’élection du patriarche. C’est dans ce but que, chaque matin, sans parler à quiconque de ma destination et sans être accompagné, je prenais la voiture que l’on m’avait fournie et indiquais au chauffeur l’église que je souhaitais visiter ce jour-là. Là-bas, je priais à la liturgie, puis restais un certain temps à bavarder avec le clergé et les laïcs. Ils étaient souvent très étonnés de me voir apparaître sans escorte du patriarcat. « Comme c’est agréable de vous voir venir seul pour une fois !, s’exclama un prêtre que j’avais connu lors de précédentes visites, on va pouvoir parler. »

Ces visites matinales à différentes églises m’apportèrent beaucoup. Ainsi, à l’église de la Glorieuse-Résurrection à Sokolniki, le marguillier, un homme respectable d’âge moyen, d’allure plus bourgeoise qu’intellectuelle, répondit de la façon suivante à la question que je lui posais sur l’identité du futur patriarche :

— « Eh bien, si cela dépend de Moscou, ce sera Pimène, c’est évident. Ici, tout le monde le connaît et l’aime, il vient constamment célébrer dans les églises de Moscou. Et il célèbre très bien. Sa prestance, sa piété, tout en ferait le meilleur patriarche. En plus, il sait traiter avec les autorités, on dit que le gouvernement le soutient. »

— « Et Nicodème ? demandai-je. À l’étranger, beaucoup pensent qu’il sera patriarche. »

— « Alors là, vous savez, ce n’est pas sérieux. Il est trop jeune. Le patriarche, c’est quand même un « père ». »

Dans la majorité des églises où je me rendis, tout le monde disait que, selon toute vraisemblance, c’était Pimène qui serait élu, qu’il convenait le mieux à cette fonction, que le peuple des fidèles l’appréciait pour sa façon recueillie et pieuse de célébrer, que dès sa jeunesse il avait su se faire respecter en tant que moine. Du métropolite Nicodème, on entendait dire qu’il avait de nombreux adversaires dans le peuple, qu’on ne lui faisait pas confiance, qu’il était considéré comme un novateur et un ami des catholiques. « Il nous vendra aux « calottes rouges » » (c’est-à-dire aux cardinaux)« , disait-on de lui parmi la foule.

On racontait aussi l’anecdote suivante. alors qu’il partait à Rome pour assister à la dernière session du concile de Vatican, auquel il avait été invité, le métropolite Nicodème, à la fin d’un office qu’il venait de célébrer à Leningrad, s’adressa aux fidèles, leur demandant de prier pour lui, car il se rendait à la « clôture du concile du Vatican ». « Comment ?, protestèrent les fidèles, qui n’avaient pas compris ce qu’il venait de dire, on ferme encore une cathédrale (15) et toi tu vas y participer ! On ne te laissera pas faire ! Tu ne sortiras pas d’ici ! »

Le métropolite Nicodème déchaîna chez les fidèles de Leningrad une indignation tout aussi forte le jour où il se mit à célébrer en cappa magna rouge. Cela fut interprété comme une marque de soutien au communisme ! En réalité, on aurait plutôt pu y voir une imitation des catholiques. En tout cas, c’était une innovation troublante pour les simples fidèles. L’hostilité exprimée par une partie des croyants envers le métropolite Nicodème rendait donc son élection au trône de patriarche non souhaitable, dans la mesure où elle aurait pu provoquer la discorde, voire un schisme, dans l’Église (le métropolite Pimène, en revanche, n’avait pas d’adversaires).

Pour ce qui est de Nicodème, un grand tort lui avait été causé par une résolution (adoptée par le Saint-Synode à son initiative) relative à l’admission des catholiques-romains à la communion lorsqu’ils se trouvaient loin de toute église ou prêtre catholiques (16). Les dégâts s’en ressentaient moins dans la population, qui ne se sentait pas directement concernée par ces questions et ne s’y intéressait pas, que dans les milieux de l’intelligentsia d’Église à tendance conservatrice. C’était un véritable « faux pas », me dit A. V. Vedernikov (17) qui, après avoir connu de longues années de disgrâce pendant lesquelles le métropolite Nicodème l’avait écarté de la rédaction du Journal du Patriarcat de Moscou et exclu du Département des relations extérieures, venait d’être nommé consultant en théologie auprès du métropolite Pimène, au grand dam de l’entourage du métropolite Nicodème (l’évêque Philarète, par exemple). Il est intéressant de noter que l’engouement du métropolite Nicodème pour les catholiques-romains — un engouement plutôt superficiel — avait aussi provoqué le mécontentement dans les cercles du pouvoir qui considéraient cela comme un « écart » par rapport à la ligne [idéologique officielle]. On raconte que, lorsque Kouroïedov (18) apprit que le métropolite Nicodème avait choisi, pour thème de sa thèse de maîtrise, le pape Jean XXIII (19), il fut indigné. « Quelle honte ! Il aurait tout de même pu trouver un patriarche ou un métropolite orthodoxe, pour sa thèse ! »

Par ailleurs, de l’avis général, en ce qui concerne leur loyauté vis-à-vis du pouvoir soviétique et leur empressement à prendre en compte ses desiderata, les métropolites Pimène et Nicodème ne se distinguaient pas beaucoup l’un de l’autre. j’entendis cette opinion exprimée de nombreuses fois par le clergé des paroisses. On peut résumer ces propos en citant les paroles de l’higoumène Marc (Lozinski) (20), professeur à l’académie de théologie de Moscou, auteur d’une volumineuse thèse sur saint Ignace Briantchaninov (21), et qui était un représentant typique des milieux monastiques traditionnels, proches du monastère d’Optino (22), et un opposant acharné au métropolite Nicodème qu’il trouvait trop novateur. « Dans les circonstances actuelles, le candidat le plus adapté, je dirais même le seul possible, reste le métropolite Pimène », me dit-il.

Quelques voix discordantes se faisaient cependant entendre parmi l’opinion généralement unanime. Ainsi, le père Alexandre (23), prêtre à l’église Saint-Nicolas-des-Forgerons, après avoir nommé le métropolite Pimène et Nicodème comme étant les candidats les plus plausibles, me répondit. « Pour être tout à fait sincère, ni l’un ni l’autre ne conviendraient. » — « Qui donc alors ? », m’intéressai-je. — « Eh bien, l’archevêque Hermogène (24). Et la majorité du jeune clergé pense de même. Mais c’est parfaitement irréalisable ! » — « Qui, selon vous, pourrait être un candidat sérieux au trône de patriarche, si l’on exclut les métropolites Pimène et Nicodème ? », insistai-je. Cette question, je l’avais posée à de nombreuses autres personnes, mais nul jusque-là n’avait pu me répondre. Aucun nom ne leur venait à l’esprit.

Le père Alexandre réfléchit un instant et dit. « Il y a bien d’autres bons archevêques. Théodose d’Ivanovo (25), Léonide de Riga (26), Paul de Novossibirsk (27). Mais je ne sais pas s’ils feraient de bons patriarches. »

J’accorderai une attention spéciale à l’opinion de l’archiprêtre Vsévolod Schpiller (28). Cet homme très intelligent, cultivé, mais aussi très subjectif dans ses jugements et changeant d’opinion sur les gens, doit être considéré comme représentatif de l’intelligentsia d’Église plus que du clergé, même s’il semblait se considérer lui-même comme un starets (29) dont l’autorité s’étendrait à toute la Russie, un héritier de l’évêque Athanase (Sakharov) (30) et de l’archevêque Séraphim (Sobolev) (31). Il avait, il est vrai, de nombreux enfants spirituels dans l’intelligentsia et le monde de l’art, mais il n’était pas aimé du clergé qui le trouvait fier, aristocrate, esthète. Quoi qu’il en soit, il fut l’un des interlocuteurs les plus intéressants qu’il m’ait été donné de rencontrer à Moscou à cette époque. Je le trouvai dans une période plutôt « pro-Nicodème ».

Voici ce qu’il répondit à mes questions et comment il développa ses idées. « C’est tout de même un homme plus fort et plus actif que Pimène. Avec Pimène, ils peuvent être tranquilles, il n’y aura aucune surprise. Alors que Nicodème, même s’il fait à l’heure actuelle tout son possible pour être en bons termes avec le pouvoir, reste susceptible de devenir plus indépendant s’il est élu patriarche. On lui reproche aussi d’être allé trop loin sur la question du rapprochement avec les catholiques. Cela va contre les intérêts des autorités et cela leur fait peur. On remarque qu’il y a une sorte de mécontentement généralisé à l’égard de Nicodème dans les sphères du pouvoir. Tenez, par exemple. il y a quelques jours, j’ai rencontré dans la rue l’archevêque Cyprien (Zernov) (32) qui vit non loin de notre paroisse ; c’est un homme intelligent et très informé. Il m’a dit. « Nicodème tremble sur son piédestal ! » J’ai l’intention de l’inviter pour en parler plus en détails, pour comprendre de quoi il retourne. Quant au métropolite Pimène, je vais vous raconter un épisode qui le caractérise parfaitement. Cet été, après l’épidémie de choléra qui a sévi dans le sud de l’URSS, le métropolite Pimène a promulgué un décret qui a été envoyé aux évêques des diocèses du sud, leur interdisant de « donner la communion aux fidèles, de les laisser vénérer les icônes, de leur donner la croix à embrasser, etc. » On dit qu’après cela, un collaborateur de Kouroïedov (lequel était en voyage) fut convoqué par le Comité central du parti pour une réprimande sévère. « C’est vous qui auriez dû faire passer des directives en ce sens et personne n’aurait songé à nous le reprocher. nous sommes tenus de nous préoccuper de la santé de la population. Mais vous, vous avez contraint le métropolite à l’écrire en son nom. Il est évident que jamais un croyant n’aurait pu promulguer un tel décret. Maintenant, on va nous accuser de persécutions contre l’Église. » »

Le père Vsévolod me lut par ailleurs la lettre d’un hiéromoine de l’Église « non-commémorante (33) », qui résidait dans une ville au sud de Moscou. Ce hiéromoine n’était pas lui-même en contact avec l’Église du patriarcat, il célébrait à son domicile des liturgies clandestines mais n’interdisait pas à ses fidèles de fréquenter les églises du patriarcat, il leur conseillait même de le faire. À propos du concile à venir, le hiéromoine écrivait que, « quelle que soit la tournure qu’il prendra[it], quelles que soient les candidatures avancées, tout sera[it] de toute façon réglé d’avance par le pouvoir soviétique et le concile en soi ne sera[it] qu’une profanation ». Il va sans dire que je protestai contre la validité d’une telle opinion. « Ne parlez pas trop vite, me répondit le père Vsévolod, vous verrez ; vous aussi serez, comme les autres, contraint de dire à ce concile ce que l’on vous aura prescript (34). »

Je rapporterai encore ici les propos du père Jacques, archiprêtre à l’église du Prophète Élie de la rue Obydennaïa. Il était plutôt curieux de connaître mon propre avis sur l’issue de l’élection du patriarche et quand je lui dis que, selon moi, Pimène serait élu, il me répondit. « Oui, vous avez raison. Mais le pouvoir restera comme avant, aux mains de Nicodème. »

Dans les milieux moscovites de l’intelligentsia d’Église que j’eus l’occasion de côtoyer, ceux qui se représentaient une piété orthodoxe traditionnelle étaient du côté du métropolite Pimène. ils soutenaient sa candidature au patriarcat, parlaient de lui avec amour et confiance et témoignaient de la méfiance à l’égard du métropolite Nicodème, disant qu’il y avait en lui quelque chose de tout à fait inadmissible pour une sensibilité religieuse, quelque chose qui repoussait les croyants. « Quand il célèbre, il y a beaucoup de gens qui refusent d’aller demander sa bénédiction. » On lui reprochait ses activités en tant que président du Département des relations extérieures du patriarcat, sa « théologie de la Révolution » ou, pour reprendre l’expression assez juste du père Vsévolod Schpiller, sa « théologie d’Octobre ». A contrario, dans l’autre partie de l’intelligentsia de cette époque, parmi les croyants libéraux ou peu religieux, on soutenait en revanche majoritairement le métropolite Nicodème (et ce soutien s’était renforcé depuis ma visite à Moscou en 1969). Ces gens-là le trouvaient plus dynamique, plus conscient des besoins de l’Église de notre époque, plus moderne et plus « progressiste » et en même temps plus intelligent et plus talentueux que le métropolite Pimène. Ils critiquaient ce dernier pour sa « mauvaise élocution, son manque de finesse ainsi que sa faiblesse et son opportunisme ». Non seulement les tendances œcuménistes du métropolite Nicodème et sa bienveillance à l’égard des catholiques-romains ne troublaient pas ces intellectuels libéraux mais, au contraire, cela constituait un argument en sa faveur. Bien sûr on condamnait sans hésitation sa « théologie d’Octobre », mais avec moins de sévérité que la fameuse interview du métropolite Pimène à propos de Svetlana Alliloueva (35).

Il est curieux de remarquer que deux représentantes radicales de l’opposition d’Église, à savoir la célèbre pianiste Marie Veniaminovna Ioudina (36) et K. P. Troubetzkaïa (longtemps opposées au métropolite — puis patriarche — Serge, et séparées de l’Église patriarcale) préféraient le métropolite Nicodème qu’elles considéraient comme plus dynamique [que le métropolite Pimène].

Dans mes conversations, je posai sans relâche la même question à tous mes interlocuteurs. « Vous n’allez pas me dire que, hormis les métropolites Pimène et Nicodème, il n’y ait personne qui puisse devenir patriarche ? N’y a-t-il vraiment aucun évêque diocésain qui convienne ? »

Je n’obtins quasiment jamais de réponse claire. Mes interlocuteurs perdaient contenance et me disaient. « Je ne vois pas », me donnaient quelques noms de « bons » évêques, pour ajouter aussitôt qu’ « à notre époque difficile et dans notre pays », ils ne convenaient pas pour être patriarche. Prenons, par exemple, le métropolite Joseph d’Alma-Ata (37), un homme au caractère bien trempé, énergique. mais il avait déjà quatre-vingts ans, avait subi l’occupation allemande et séjourné dans les camps, ce que les autorités n’aimaient pas (pourtant on disait qu’un préposé local du Conseil aux affaires religieuses lui avait proposé de se porter candidat au patriarcat, lui promettant de le soutenir, à quoi le métropolite Joseph lui avait répondu. « Je n’ai que faire de votre soutien ! »). Il semblait découler de tout cela qu’à l’exception des deux candidatures précitées, sur lesquelles se concentrait l’attention des milieux d’Église, il n’y avait personne d’autre dans le pays.

Lors de mes rencontres avec divers représentants de l’épiscopat, je tentai d’évoquer, dans la mesure du possible, la question de l’élection du patriarche. Il m’était bien sûr difficile d’en parler directement au métropolite Pimène, du fait qu’il était à la fois locum tenens et principal candidat au trône patriarcal. J’avais entendu dire que le métropolite Pimène lui-même ne tenait pas particulièrement à devenir patriarche, mais que, s’il était élu, il ne refuserait pas cette charge. D’autres affirmaient qu’il avait commencé par refuser de poser sa candidature pour ensuite revenir sur son refus. Quant à moi, j’avais envie de me faire de lui une opinion plus personnelle, de savoir si oui ou non il ferait un bon patriarche.

Le métropolite tint à me recevoir en visiteur officiel.

Lorsque, par l’intermédiaire d’A. V. Vedernikov, son « consultant en théologie », je me renseignai pour savoir si le métropolite pouvait me recevoir, on me répondit que c’était tout à fait faisable, mais qu’il me fallait déposer une demande auprès du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou. Après de brèves formalités, le métropolite Pimène me reçut rue Tchisty, à trois heures de l’après-midi, dans son salon, en présence de l’évêque Philarète (de Dimitriev), alors vice-président du Département des relations extérieures et remplaçant du métropolite Nicodème. Il m’offrit du café et des petits gâteaux. Il avait une attitude digne et plutôt distante, mais restait simple, il ne cherchait pas à se donner de l’importance. Notre conversation fut assez banale, jusqu’au moment où je lui demandai. « Je suppose qu’en ce moment vous devez crouler sous le travail ? » — « Oui, me répondit-il, jusqu’à présent je menais une vie de vacancier, mais maintenant j’ai une montagne de choses à faire, dont je ne soupçonnais même pas l’existence ! »

Lors de cette rencontre, je ne pus vraiment déterminer l’état d’esprit du métropolite Pimène. J’eus avec lui une conversation bien plus intéressante en prenant le thé après une liturgie célébrée à l’église de la Résurrection aux Sokolniki pour la fête de l’icône de Notre-Dame des Ibères. Nous évoquâmes Dion, le prêtre catholique-romain de l’ambassade américaine. Pendant la liturgie, lui et un autre américain s’étaient tenus dans le sanctuaire. Il n’avait pas communié, mais on lui avait donné l’antidoron (38) et le vin. Par association d’idées, nous abordâmes le thème de la résolution du Saint-Synode datée du 16 décembre 1969, concernant l’admission des catholiques à la communion dans les cas où il ne se trouverait à proximité ni église ni prêtre catholiques.

« On n’aurait jamais dû adopter une résolution pareille, fit remarquer le métropolite Pimène, de toute façon, même sans elle, on admettait les catholiques à la communion en cas d’absolue nécessité. On aurait dû laisser les choses en l’état, au lieu d’aller fixer par une résolution du Synode une pratique qui découlait de considérations pastorales. Cette résolution n’a fait que nous attirer des ennuis et des mécontentements. » — « Chacun peut l’interpréter à sa convenance et décider quand et pour quelles raisons l’admission des catholiques à la communion est acceptable, répondis-je. Le principal défaut de cette résolution est son ambiguïté. À ce propos, j’ai été très heureux de constater que ce matin dans votre église, on n’a pas donné la communion à un prêtre catholique. » — « Comment aurait-il pu en être autrement ?, s’exclama le métropolite Pimène. Chez nous, on ne donne la communion aux catholiques qu’en cas d’absolue impossibilité pour eux de communier dans une église catholique. » — « Mais, Monseigneur, que dites-vous de ces cas où des dignitaires de l’Église catholique en visite au patriarcat de Moscou se sont vus admettre à la communion, parfois même dans tous leurs ornements sacerdotaux et avec les honneurs dus à leur rang ? »

Je faisais référence à la communion donnée en automne 1969 à Kiev par le métropolite Philarète, puis à Toula par l’évêque Juvénal (39), au père Mailleux (40) et au recteur de l’université grégorienne de Rome. Sans même mentionner la communion des catholiques à Rome par le métropolite Nicodème, à peu près à la même époque.

— « Je n’ai jamais eu vent de choses pareilles. Cela n’a pas pu se produire », me répondit le métropolite Philarète.

Bien entendu, je ne pouvais pas citer de noms, en présence des nombreuses personnes qui se trouvaient à notre table, et d’ailleurs je ne voulais pas « dénoncer » mes confrères, aussi gardai-je le silence. Mais pour moi cela reste un mystère. le métropolite Pimène ignorait-il réellement tous ces cas d’intercommunio, ce qui aurait signifié qu’il était mal informé de ce qui se passait dans sa propre Église et qu’on lui cachait beaucoup de choses, ou avait-il diplomatiquement choisi de feindre l’ignorance, dans la mesure où il ne pouvait rien changer à la situation ? Quelle que soit la réponse à cette question, la position de principe du métropolite Pimène au sujet de l’intercommunion avec les catholiques-romains était manifestement plus ferme que celle du métropolite Nicodème, ce qui me fit une bonne impression.

Le métropolite Nicodème, que je rencontrai plusieurs fois dans les locaux du Département des relations extérieures, se montra très discret lorsque je l’interrogeais sur les candidatures et évita de prononcer le moindre nom. « L’avenir nous le dira », répétait-il. Mais on sentait qu’il était parfaitement conscient que c’était Pimène qui allait devenir patriarche, qu’il s’était fait une raison de cette fatalité et qu’il ne comptait plus poser sa candidature. De ce point de vue, les rumeurs qui couraient à l’étranger à propos d’une prétendue lutte entre les deux métropolites autour du trône patriarcal étaient infondées. Cela n’empêchait certes pas le métropolite Nicodème de conserver un regard critique sur l’action du métropolite Pimène. Ainsi, quand je lui posai une question à propos des modalités de l’élection du patriarche « à bulletin secret ou à main levée », le métropolite Nicodème me répondit. « Rien n’est décidé. Ces questions seront réglées par la commission préconciliaire. Son président, le métropolite Pimène, n’a pas encore convoqué cette commission une seule fois, il a fait preuve d’incapacité à organiser son travail. Quant au métropolite Alexis de Tallin, il est encore pire » (je ne compris pas ce qu’il voulait dire par là). Mais quand je me mis à développer l’idée qu’il était absolument nécessaire de procéder à un vote à bulletins secrets, le métropolite Nicodème sembla se refermer sur lui-même et, sans me contredire, se mit à m’expliquer que l’on pouvait avoir en la matière des opinions diverses et que cette question serait discutée en temps utile. Il me donna l’impression d’être opposé au vote à bulletins secrets.

Durant ce séjour en URSS, j’eus l’occasion de m’entretenir avec le métropolite Alexis de Tallin et d’Estonie, membre permanent du Saint-Synode et chancelier du patriarcat de Moscou. Il me reçut dans son cabinet de travail de la rue Tchisty. Contrairement à mes autres interlocuteurs, il me posa lui-même la question. « Vous qui avez déjà passé un certain nombre de jours à Moscou et avez certainement rencontré pas mal de monde, dites-moi, s’il vous plaît, ce qu’on dit des élections du futur patriarche ? Qui souhaite-t-on voir élire et qui, croit-on, sera élu ? »

Je m’étonnai d’une telle question. « Monseigneur, c’est à moi de vous poser la question. Je ne suis ici que de passage, alors que vous y vivez en permanence. » — « C’est bien pour cela que vous êtes susceptible d’en savoir plus que nous. Vous voyez beaucoup de gens, ils vous parlent. Alors que nous — les évêques membres du Synode surtout — sommes coupés des réalités. Nous passons nos journées dans nos cabinets de travail, ne rencontrons les fidèles que lors des offices, ce qui ne nous donne pas l’occasion de bavarder avec eux. Eh bien, qu’avez-vous entendu dire ? »

Je lui répondis que la majorité des gens que j’avais rencontrés souhaitaient l’élection du métropolite Pimène et pensaient d’ailleurs qu’il serait élu, que le métropolite Nicodème avait aussi ses partisans, mais qu’il en avait moins, que la plupart des gens le trouvaient trop jeune et que certains étaient même violemment opposés à lui.

Le métropolite Alexis était visiblement très satisfait de mon compte rendu. « C’est vrai, dit-il, le peuple ne veut pas d’un patriarche aussi jeune. Quant au métropolite Pimène, il bénéficie de la confiance générale pour sa piété, son goût pour la célébration liturgique. On apprécie aussi qu’il soit un moine issu de la vieille école, il perpétue la tradition monastique. Il y a très peu d’hommes comme lui de nos jours. »

La conclusion générale que je tirai de cet entretien fut qu’il soutiendrait sans conditions le métropolite Pimène. Quant à son affirmation selon laquelle le peuple ne voulait pas d’un patriarche aussi jeune que Nicodème, il soulignait par là qu’il s’excluait d’office des candidats potentiels (Alexis avait le même âge que Nicodème).

Je parlai aussi à l’évêque Philarète (Vakhromeïev) de Dimitriev, deuxième remplaçant du métropolite Nicodème au Département des relations extérieures du patriarcat. De même que tous les collaborateurs du métropolite Nicodème, l’évêque Philarète soutenait totalement ce dernier, mais il comprenait que Pimène serait élu patriarche et que le métropolite Nicodème en était pleinement conscient.

« Et comment le prend-il ? », lui demandai-je. — « Peut-être qu’en son for intérieur il en est affecté, mais il n’en montre rien, répondit l’évêque Philarète. Vous connaissez sa maîtrise de soi. »

Il semblait évident que le principal, si ce n’est l’unique candidat fut le métropolite Pimène et que son élection ne faisait aucun doute. Et bien que le métropolite Nicodème ait eu des sympathisants, il était peu probable qu’il soit vraiment candidat à l’élection.

Mais j’étais déçu et inquiet de voir qu’à l’exception de ces deux-là, il n’y ait pas eu d’autres candidats. « L’Église russe est-elle si appauvrie, qu’elle ne peut proposer que ces deux candidats ? » Je posai cette question plus d’une fois mais les réponses que j’obtins furent toujours vagues et indécises. Dans ces conditions, il ne restait qu’à faire son choix entre Pimène et Nicodème et je penchais en faveur du métropolite Pimène. pour son âge (soixante ans au lieu de quarante-et-un pour Nicodème), l’amour et la confiance que lui portaient les fidèles, sa fermeté dans la foi orthodoxe. Mais je réservais ma décision définitive au moment du Concile. « Un troisième candidat y apparaîtrait peut-être », pensai-je.

J’ajouterai ici encore un mot à propos du soutien dont bénéficiait le métropolite Nicodème auprès de l’intelligentsia d’Église de tendance libérale. Il serait erroné de le considérer comme un ami de l’intelligentsia ou de le classer parmi les évêques « cultivés » au même titre que, par exemple, l’archevêque Antoine (Melnikov) de Minsk (41), l’archevêque Léonide (Poliakov) de Riga ou l’archevêque Michel (Tchoub) de Voronège (42). Le métropolite Nicodème était un homme d’une intelligence exceptionnelle, non dépourvu d’éducation, il avait beaucoup lu et était relativement formé en théologie. Mais on ne peut pas dire qu’il ait été profondément cultivé. Quant à son opinion de l’intelligentsia, on peut l’exprimer de la façon suivante. « De même qu’avant la Révolution, l’intelligentsia ne faisait que créer des problèmes et critiquer l’Église, elle continue à le faire maintenant. » De nombreux membres de l’intelligentsia orthodoxe de tendance traditionnelle (comme A. V. Vedernikov ou le personnel du musée André Roublev) ressentaient cette opinion du métropolite Nicodème à leur égard, et c’est pourquoi ils soutenaient la candidature du métropolite Pimène.

Telles sont globalement mes impressions de mon séjour à Moscou à l’automne 1970.


  1. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) ».
  2. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) », n. 7.
  3. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) ».
  4. Mgr Pimène (Izvekov, 1930-1990), prélat orthodoxe russe, patriarche de l’Église orthodoxe de Russie. Évêque (1957), archevêque (1960), métropolite (1961), métropolite de Kroutisty et Kolomna (1963). Patriarche de Moscou et de toutes les Russies (1971-1990).
  5. Voir « Palomniki iz Belgii » [Pèlerins de Belgique], Journal du patriarcat de Moscou, n° 9 (1971), p. 9.
  6. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », n. 8.
  7. Rencontre de la Commission mixte de dialogue théologique orthodoxes-anglicans, Chambésy-Genève, 1-7 octobre 1970.
  8. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) », n. 75.
  9. « Règlement de l’administration de l’Église orthodoxe russe, adopté par le concile local de l’Église orthodoxe russe, le 31 janvier 1945 ». Texte français dans N. STRUVE, Les Chrétiens en URSS, op. cit., p. 383-390.
  10. Art. 14 du Règlement précité (N. STRUVE, ibid. p. 385).
  11. À l’occasion du centenaire de la naissance (1870) du fondateur de l’État soviétique.
  12. Siège officiel du patriarcat.
  13. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », n. 73.
  14. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », n. 29.
  15. En russe, le même terme sobor signifie « concile » et « cathédrale ». Il s’agit donc ici d’un malentendu sur le mot sobor (NdT).
  16. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », p. 253-254.
  17. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) », n. 76.
  18. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) », n. 53.
  19. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », n. 113.
  20. Père Marc (Lozinski, 1939-1973), prêtre et moine orthodoxe russe. Professeur à l’académie de théologie de Moscou.
  21. Saint Ignace (Briantchaninov, 1807-1867). Évêque et auteur spirituel orthodoxe russe. Voir Ignace BRIANTCHANINOV, Introduction à la tradition ascétique de l’Église d’Orient, Sisteron, Éd. Présence, 1978.
  22. Célèbre monastère orthodoxe russe à 350 km de Moscou, renommé pour ses saints et pères spirituels, fréquenté par l’élite intellectuelle russe des XVIIIe-XIXe siècles.
  23. Père Alexandre Koulikov (1933-2009). Prêtre orthodoxe russe à Moscou, vicaire du père Vsévolod Schpiller.
  24. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », n. 71.
  25. Mgr Théodose (Pogarski, 1909-1975), prélat orthodoxe russe. Évêque (1958), archevêque d’Ivanovo (1968), archevêque d’Oufa et Sterlitamak (1973).
  26. Mgr Léonide (Poliakov, 1913-1990), prélat orthodoxe russe. Évêque (1959), archevêque de Riga et de Lettonie (1966), métropolite (1979).
  27. Mgr Paul (Golychev, 1914-1979), prélat orthodoxe russe. Émigré en Belgique et en France, retourne en URSS (1947), évêque (1957), archevêque de Novossibirsk et Barnaoul (1964), limogé (1972), revient en Belgique où il décède.
  28. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) », n. 83.
  29. Dans l’Église russe, le mot starets (au pluriel startsy) — littéralement. « l’ancien » — désigne un « père spirituel », un « guide ».
  30. Saint Athanase (Sakharov, 1887-1962), prélat orthodoxe russe, confesseur de la foi et père spirituel reconnu. Évêque (1921), déporté (1922-1954).
  31. Mgr Séraphim (Sobolev, 1881-1950), prélat orthodoxe russe en Bulgarie. Évêque (1920), archevêque (1934).
  32. Mgr Cyprien (Zernov, 1911-1987), prélat orthodoxe russe. Évêque (1961), archevêque (1963). Chancelier du patriarcat de Moscou (1961-1963).
  33. En russe. nepominajuschaya (NdT). En 1927, devant les compromissions du métropolite (puis patriarche) Serge (Stargorodski) avec le pouvoir soviétique, une partie du clergé et des fidèles cessa de commémorer durant les célébrations le nom du patriarche de Moscou, sortant par là de la communion avec l’Église orthodoxe et se plaçant en position de schisme.
  34. Je vais anticiper un peu sur mon récit pour dire que les événements donnèrent tort au père Vsévolod (A. B.).
  35. À la suite de la fuite à l’Ouest de la fille de Staline, Svetlana Allilouïeva, en 1967, le métropolite Pimène avait donné aux Izvestia une interview dans laquelle il expliquait que, même sous Staline, l’Église orthodoxe avait été complètement libre en URSS.
  36. Maria Veniaminovna Ioudina (1899-1970), pianiste russe, opposante au régime soviétique.
  37. Mgr Joseph (Tchernov, 1893-1975), prélat orthodoxe russe et « confesseur de la foi ». Évêque (1932), déporté (1944-1954), évêque d’Alma-Ata et du Kazakhstan (1960), métropolite (1968).
  38. Pain béni que l’on donne après la communion, afin de permettre aux communiants de mieux absorber les saints dons (la communion se fait sous deux espèces, pain et vin/corps et sang).
  39. Voir « Chapitre 2. Le métropolite Nicodème (Rotov) », n. 87.
  40. Père Paul Mailleux (1905-1983), jésuite belge, délégué du général des jésuites pour les catholiques russes, recteur du collège pontifical Russicum à Rome.
  41. Mgr Antoine (Melnikov, 1924-1986), prélat orthodoxe russe. Évêque (1964), archevêque de Minsk et de Biélorussie, métropolite (1975), métropolite de Leningrad et Novgorod (1978-1986).
  42. Voir « Chapitre 1. Le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) », n. 32.