Other languages
L’archevêque Basile (Krivochéïne) de Bruxelles et de Belgique : esquisse biographique

Communication présentée le 4 novembre 2005 à Bruxelles, en ouverture de la journée commémorative sur Mgr Basile.

Il s’imposait, au début de cette après-midi consacrée à la mémoire de Mgr Basile (Krivochéïne), de rappeler quelques jalons du parcours biographique de l’archevêque orthodoxe russe de Bruxelles et de Belgique, d’éternelle mémoire. Il ne s’agira évidemment pas, ici, d’analyser dans le détail, mais d’évoquer à grands traits la vie et l’oeuvre de cette figure considérable. Les exposés suivants donneront, à travers différents aspects (la théologie de Mgr Basile, ses relations œcuméniques ou sa vie avec ses proches), une image plus complète de cette éminente personnalité de l’Eglise orthodoxe au XXe siècle.

Monseigneur Basile (de son nom civil Vsévolod Alexandrovitch) Krivochéïne naquit le 30(1) juillet 1900 à Saint-Pétersbourg. Fils du ministre Alexandre Vassilievitch Krivochéïne(2), il étudia aux facultés de sa ville natale et de Moscou(3). Après avoir sympathisé avec la révolution de février 1917(4), il s’engagea dans les armées «blanches» en 1919(5), mais eut les mains et un pied gelés, et fut évacué en 1920 vers la France où il acheva ses études par une licence ès Lettres à la Sorbonne, tout en participant aux activités des mouvements de jeunesse russes. En 1925, cependant, au cours d’un pèlerinage au Mont Athos, il décida, en compagnie de Serge Sakharov — le futur père Sophrony — d’embrasser la vie monastique.

Ayant prononcé ses vœux(6) — sous le nom de Basile — au monastère russe de Saint-Pantéléimon, il va s’y imprégner de la spiritualité athonite, sous la direction des grands maîtres de l’époque(7). Polyglotte, érudit, il sera rapidement chargé de responsabilités administratives au sein de la communauté. secrétaire, puis membre du conseil de son monastère, il le représentera en  1942–1945 au « Parlement », et en  1944–1945 au « Gouvernement » du Mont Athos(8). Mais il se consacra également à l’étude de la théologie orthodoxe, et en particulier de la patristique (dès 1936, il publiera sur saint Grégoire Palamas une étude qui deviendra un « classique » en la matière)(9).

Après la Seconde guerre mondiale cependant, le contexte politique de la guerre civile grecque obligea de nombreux moines russes à quitter le Mont Athos(10). Ce sera aussi, en 1947, le sort du père Basile, après 22 ans passés sur la « Sainte Montagne ».

Invité à participer à la rédaction du « Dictionnaire de la langue grecque patristique » édité par l’Université d’Oxford(11), le père Basile s’installa dans cette ville, où il fut ordonné prêtre (dans la juridiction du patriarcat de Moscou) le 22 mai 1951(12).

L’Eglise orthodoxe russe s’était en effet scindée, dans l’émigration, en trois groupes (« juridictions ») indépendants voire antagonistes(13): celui du Synode hors-frontières, attaché avec un traditionalisme extrême à l’héritage politique, culturel et spirituel de l’ancien régime ; celui de l’Archevêché d’Europe occidentale, politiquement neutre et théologiquement très fécond, qui avait intégré l’obédience du patriarcat de Constantinople ; et celui du patriarcat de Moscou, à l’époque largement contrôlé par le pouvoir soviétique. C’est à ce dernier que s’était néanmoins rattaché le père Basile, par désir de communion avec l’Eglise-mère et de lien direct avec la Russie et son peuple.

A Oxford, le hiéromoine Basile continua ses travaux, publiant des articles dans des revues scientifiques britanniques, françaises, allemandes, italiennes ou grecques, participant à des congrès internationaux de patristique, byzantinologie et théologie dogmatique(14). L’œuvre majeure de son séjour en Grande-Bretagne fut cependant son édition critique des écrits de saint Syméon le Nouveau Théologien, mystique byzantin du XIe siècle. Ce travail, qui lui prit plusieurs années, sera édité en  1963-65 dans la fameuse collection patristique "Sources Chrétiennes"(15). Il devait le parachever en publiant, en 1980, une brillante biographie de saint Syméon(16).

Elevé au rang d’archimandrite en 1957(17), Mgr Basile fut bientôt appelé, par son Eglise, à l’épiscopat. Elu évêque titulaire de Volokolamsk le 26 mai 1958(18), il fut sacré à Londres le 14 juin 1959, et nommé auxiliaire de l’exarque patriarcal d’Europe occidentale (avec Paris pour lieu de résidence)(19). Dans son discours d’intronisation, le nouvel évêque déclarait:

Je suis heureux d’appartenir à l’Eglise orthodoxe russe, au patriarcat de Moscou, à l’Eglise des confesseurs de la foi chrétienne qui élève dans les ténèbres de ce monde le flambeau lumineux de la sainte Orthodoxie. […] Je crois aussi que c’est par la Providence divine et non accidentellement que nous nous sommes trouvés en Europe occidentale, nous y avons tous la tâche de témoigner devant les peuples d’Occident de la vérité de la foi orthodoxe, de la propager dans les milieux hétérodoxes, de collaborer à la fondation et à l’affermissement de l’Orthodoxie occidentale dans le but final de l’union de toute la chrétienté dans l’Eglise une, sainte, catholique et apostolique.(20)

Témoigner à la fois de la culture russe et de l’Orthodoxie universelle seront ainsi ses soucis permanents.

L’évêque Basile ne séjourna cependant que peu à Paris. En 1960, en effet, il fut désigné pour remplacer l’évêque diocésain du patriarcat de Moscou en Belgique, Mgr Alexandre Némolovsky(21), qui venait de décéder(22). Nommé à Bruxelles le 31 mai 1960(23), Mgr Basile arriva dans la capitale belge le 12 juillet de la même année. Peu après, il effectua un voyage en Russie où, le 21 juillet 1960, il était élevé au rang d’archevêque(24).

Le diocèse du patriarcat de Moscou en Belgique était issu de la plus ancienne église orthodoxe dans le pays, celle de Saint-Nicolas, établie à Bruxelles en 1862(25). A l’installation, en 1929, du premier évêque orthodoxe en Belgique, l’église de St.-Nicolas était devenue " église-cathédrale«, et Bruxelles, » siège épiscopal " orthodoxe(26). L’Etat belge confirma la situation: un arrêté royal (décret) de 1937 reconnut au diocèse le statut d’" établissement d’utilité publique«, et à son supérieur le titre d’» archevêque orthodoxe russe de Bruxelles et de Belgique «(27).

Avec la nomination de Mgr Basile à Bruxelles, le siège épiscopal orthodoxe belge acquit une importance considérable. En effet, comme l’écrivait le Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale.

Le nouvel évêque occupe dans la hiérarchie russe une place à part. Renommé pour ses connaissances patristiques, il connaît également exceptionnellement bien l’Orient hellénique. […] Il est personnellement connu de plusieurs hiérarques dont le patriarche œcuménique Athénagoras et le patriarche Christophore d’Alexandrie. […] L’Eglise russe a ainsi un nouvel hiérarque théologien.(28)

Et c’est bien ainsi que, dès sa nomination, fut défini le rôle de l’archevêque Basile. le » hiérarque-théologien " représenta le patriarcat de Moscou(29) aux quatre Consultations panorthodoxes (Rhodes 1961(30), 1963(31) et 1964(32), Chambésy 1968(33)) ; il participa au dialogue théologique avec les Anglicans (Belgrade, 1966, …)(34), les Vieux-Catholiques (Vienne 1965)(35), aux travaux du Conseil Œcuménique des Eglises (Montréal 1963, Uppsala 1968), et prit également part au 25e anniversaire de la Communauté monastique de Taizé (28-29 août 1965)(36). Il collabora aussi aux colloques théologiques annuels du monastère catholique de Chevetogne, et aux " semaines liturgiques " de l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge de Paris. Bien évidemment, Mgr Basile participa également à diverses réunions, en Russie, des évêques du patriarcat de Moscou(37). Lors de l’une d’elles, le titre de Docteur en théologie lui fut, le 14 octobre 1964, solennellement remis par l’Académie théologique de sa ville natale(38).

Homme d’une haute culture, l’archevêque Basile était, selon ses contemporains, " d’une fidélité peu commune à la foi orthodoxe " et en même temps d’une grande ouverture. il était

l’un des rares qui ait compris que le service de l’Eglise demeure en toute circonstance historique, sans jamais s’identifier à aucune d’elles, sans jamais s’installer dans une situation donnée(39).

C’est ainsi qu’il sera à l’origine des communautés orthodoxes en langues locales (français et néerlandais) en Belgique(40). En effet, alors que les premiers émigrés s’étaient efforcés de préserver leur identité linguistique et culturelle, pour les nouvelles générations, les enfants de couples mixtes ou les Occidentaux devenus orthodoxes, les langues vernaculaires devenaient nécessaires pour exprimer leur foi(41). Le 19 mai 1963, Mgr Basile inaugura donc une première chapelle orthodoxe francophone à Bruxelles(42). Dans les années 1960-1970, d’autres communautés " occidentales " allaient surgir en Belgique, dont un petit monastère (néerlandophone) qui s’installera à la côte belge(43).

Un autre événement de ces années 1960 fut, la nomination, pour les Pays-Bas, d’un évêque vicaire de l’archevêque de Belgique(44). L’introduction des termes " et de Hollande " dans le titre de l’archevêque de Bruxelles fut même proposée, mais on y renonça " pour ne pas enfreindre la loi sur l’Archevêché de Belgique ayant une ancienneté historique «(45). Mgr Basile n’en devenait pas moins le supérieur du diocèse des Pays-Bas, et sa juridiction s’étendait pratiquement à tout le territoire du » Benelux «.

Parmi les responsabilités de l’archevêque de Bruxelles, il faut aussi mentionner les relations » interorthodoxes«, principalement avec la communauté grecque de Belgique (considérablement accrue par l’importante émigration économique des années 1950). Si, dans un premier temps, les Grecs fréquentaient les églises russes du pays(46), ils créèrent bientôt leurs propres paroisses, qui furent réunies en un diocèse en 1969(47). Les relations demeurèrent cependant fraternelles(48).

Un moment important des relations interorthodoxes en Belgique, auquel participa Mgr Basile, fut le congrès des 27-28 et 29 octobre 1972, à l’abbaye Saint-Trond de Male (près de Bruges). Plus de 150 personnes, venues de Belgique et des pays environnants, s’étaient réunies pour ce premier rassemblement interorthodoxe dans nos contrées(49). Un deuxième congrès sera organisé à Natoye en 1977. L’archevêque Basile prendra également part au Ve Congrès orthodoxe en Europe occidentale, qui se tiendra à Gand en 1983.

Les relations œcuméniques n’étaient pas oubliées non plus de l’archevêque. Outre les rencontres théologiques, celles-ci étaient notamment concrétisées par la » semaine de prière pour l’Unité des Chrétiens ". C’est ainsi qu’en 1970, des vêpres orthodoxes furent célébrées en la basilique de Koekelberg (Bruxelles) par Mgr Basile, accompagné de son clergé(50). Cette même année, il prit part à la création du " Comité Interecclésial de Bruxelles«, organe de concertation œcuménique de la capitale belge, réunissant les catholiques, protestants, anglicans et orthodoxes(51). Ferme dans la foi orthodoxe, mais ouvert à l’Occident chrétien, l’archevêque russe avait également noué des liens d’amitié avec les hiérarques catholiques, notamment avec le cardinal Suenens et les nonces apostoliques en Belgique(52). Il avait deux fois participé, en tant que représentant officiel de l’Eglise russe, aux rencontres avec le pape Jean-Paul II (à Paris en 1980 et à Malines 1985)(53). Peu avant cette dernière visite, Mgr Basile avait eu la joie de voir l’Eglise orthodoxe reconnue par l’Etat belge, au même titre que les cultes catholique, protestant, anglican, israélite et musulman(54).

Dans le domaine international, l’archevêque fit également d’importantes rencontres et voyages. en 1977, Mgr Basile (qui avait participé en 1963 à Venise, aux festivités du millénaire du Mont Athos)(55) put se rendre sur la Sainte Montagne et y revoir le monastère russe de Saint-Pantéléimon qu’il avait quitté en 1947(56). Il se rendra de nouveau en Grèce en 1979, en tant que représentant de l’Eglise russe aux commémorations du 1600e anniversaire du décès de saint Basile le Grand(57). Auparavant, en 1966, effectuant un pèlerinage en Terre Sainte à l’invitation du patriarche de Jérusalem, il avait célébré la liturgie eucharistique au Tombeau du Christ et à Gethsémani ainsi qu’un office de » bénédiction des eaux " dans le Jourdain, et s’était également rendu dans le désert de Judée, à Bethléem et à Béthanie(58). Par ailleurs, Mgr Basile visitait volontiers la Russie. après son premier voyage en 1956(59), il s’y rendra en effet près de vingt fois, prenant part aux offices liturgiques, visitant les églises et les monastères, ainsi que les monuments de l’art russe ancien(60). Il appréciait également les contacts avec les croyants de son pays natal, à qui il apparaissait comme un lien entre la Russie du passé et celle du présent, entre les Russes de Russie et ceux de l’émigration(61). Ses origines, de même que ses prises de position en faveur de la liberté, lui assuraient une popularité certaine auprès des opposants russes, pour lesquels il constituait un " exemple «. Son influence était même peut-être plus considérable dans son pays natal que dans l’émigration, dont la majorité — tout en respectant sa personne — se méfiait d’un patriarcat de Moscou » otage du pouvoir soviétique «.

La considération dont Mgr Basile jouissait dans certains milieux n’était, de fait, pas partagée par tous ; alors qu’en Occident, d’aucuns le traitaient de » rouge " en raison de son appartenance au patriarcat de Moscou, en Union soviétique, on se méfiait de ce " dangereux émigré blanc «(62), qui » n’en faisait qu’à sa tête«, en fonction de ce qu’il considérait comme » utile " à l’Eglise russe. C’est ainsi que, lors de la consultation des évêques et du concile local de l’Eglise russe des 28 mai-2 juin 1971(63) (concile qui élit le patriarche Pimène et leva les des anathèmes sur les " Vieux-Croyants "(64)), l’archevêque Basile fut le seul à se déclarer pour des votes secrets, par souhait de légitimité de la procédure(65).

Il y dénonça également le statut des paroisses adopté en 1961(66), qui lui semblait anti-canonique et destructeur pour l’Eglise. Il prendra aussi publiquement position lors de l’expulsion d’URSS, de l’écrivain Soljenitsyne en 1974(67), ou de l’arrestation, en 1980, des prêtres dissidents Dimitri Doudko et Gleb Yakounine, symptomatique, pour lui, de la violation des droits des croyants en URSS.

A l’époque de grandes difficultés de l’Eglise orthodoxe en Union soviétique, ces actes de Mgr Basile démontrent un attachement sincère mais sans compromis à celle-ci. Observateur attentif des relations complexes entre l’Etat athée et l’Eglise, notamment dans le chef de ses plus hauts responsables (comme les métropolites Nicolas Yarouchevitch(68) et Nicodème Rotov(69)), il tentait d’allier une fidélité à l’autorité ecclésiale à une opposition aux pressions du pouvoir soviétique, et n’hésitait pas à s’exprimer ouvertement au nom d’une Eglise alors pratiquement condamnée au silence(70). A ceux qui l’interrogeaient sur ce qui le motivait à rester au sein du patriarcat de Moscou tout en critiquant celui-ci, il répondait que s’il n’était pas possible d’en " justifier " toutes les actions, on pouvait néanmoins " comprendre " et " excuser " une partie d’entre-elles(71). Il maintiendra cette position toute sa vie.

La fin, cependant, approchait. Déjà malade, l’archevêque Basile effectua en septembre 1985 son traditionnel voyage annuel en Russie. Il partit pour Moscou le 7 septembre, en compagnie de son secrétaire, le diacre Michel Gorodetzky(72). Après avoir participé à diverses célébrations dans la capitale russe, et été reçu au patriarcat, Mgr Basile se rendit dans sa ville natale, le 10 septembre. Il y célébra plusieurs offices, rencontra les professeurs et étudiants de l’Académie théologique, et visita Novgorod, l’une des plus anciennes cités de Russie.

Le 15 septembre, dernier jour prévu pour sa visite dans la ville sur la Neva, l’archevêque Basile prit part à la liturgie dominicale en la cathédrale de la Transfiguration, dans une église proche du domicile de sa famille, 85 ans auparavant. Ce fut sa dernière célébration. le jour même, il eut un malaise, et fut transporté à l’hôpital, où il s’éteignit le 22 septembre au matin(73). Les obsèques de Mgr Basile furent célébrées le 24 septembre 1985 à Leningrad. Conformément aux vœux de ses proches, il fut enterré au cimetière de Saint-Séraphin de sa ville natale(74) .

A Bruxelles, la mémoire de l’archevêque Basile fut marquée par une pannychide solennelle, célébrée en l’église-cathédrale St.-Nicolas le neuvième jour de son décès, par le clergé russe, grec et roumain de la capitale, sous la présidence du métropolite Pantéléimon de Belgique (patriarcat de Constantinople)(75). On notait la présence de nombreuses personnalités, civiles et ecclésiastiques(76), conscientes du fait que ce décès privait l’orthodoxie en Europe occidentale d’un " pasteur éclairé «(77), fidèle à son Eglise et à sa terre natale(78).

Dans son testament, Mgr Basile écrivait.

Ma prière instante et vœu épiscopal est que notre Archevêché avec ses paroisses reste toujours inébranlablement fidèle à la stricte Orthodoxie, et rejette tout compromis dogmatique éventuel qui pourrait nuire à l’intégrité de notre foi orthodoxe ;

et aussi.

Je prie le clergé et le peuple de notre Archevêché de rester après mon décès toujours fidèles à notre Mère Eglise orthodoxe russe (Patriarcat de Moscou) et de n’adhérer à aucune autre juridiction ecclésiastique de son propre gré et sans la bénédiction du Patriarcat de Moscou, mais seulement avec son consentement et sa bénédiction en cas d’une éventuelle formation d’une Eglise autonome ou autocéphale orthodoxe en Europe Occidentale ou en Belgique(79).

A l’évidence, l’archevêque considéra toujours le patriarcat de Moscou non comme un organisme asservi au pouvoir soviétique mais comme l’Eglise canonique, héritière de la tradition millénaire de la Russie.

La vie de Mgr Basile Krivochéine, archevêque orthodoxe russe de Bruxelles et de Belgique, fut longue et féconde, mais difficile. L’étudiant patriote, émigré puis moine, était certes devenu un hiérarque renommé, auteur d’une contribution remarquable à la théologie orthodoxe ; il n’en était pas moins considéré comme un » étranger«, à la fois par une partie de l’émigration et par la Russie, à l’époque soviétique(80). Son chemin particulier, fruit d’un choix réfléchi, n’était en effet pas compris par tous. Etonnant » retour aux sources «(81), sa fin dans sa terre natale fut néanmoins perçue par beaucoup comme une » bénédiction " divine(82) particulière de celui qui, bien qu’exilé, avait voué son existence au service de la Russie et de l’Eglise orthodoxe(83).


Notes

  1. Le 17 juillet selon le calendrier julien (observé en Russie jusqu’en 1918, et dans l’Eglise russe jusqu’à nos jours).
  2. Alexandre V. Krivochéïne (1858-1921), proche collaborateur de Stolypine, fut ministre de l’Agriculture en  1908-1915, et en 1920, dirigeant civil du gouvernement «blanc» du général Wrangel en Crimée. Sur la famille Krivochéïne, cf. N. Krivocheine, Les quatre tiers d’une vie, Paris, Albin Michel, 1987. Cf. aussi Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], Nijni-Novgorod, éd. de la Fraternité de St Alexandre Nevski, 2004, pp. 113-114.
  3. Archevêque Basile (Krivochéïne), Avtobiografitcheskaya zametka [Note autobiographique], dact., s. l., s. d., p. 1. Voir aussi " Son Excellence Monseigneur Basile, Archevêque de Bruxelles et de Belgique. note biographique à l’occasion de son 80e anniversaire«, Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale, n°105-108, Paris, décembre 1980-janvier 1981, p. 3.
  4. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], Nijni Novgorod, éd. de la Fraternité St Alexandre Nevski, 1998, pp. 10-28. Ces souvenirs furent repris, presque sans changement, par A. Soljenitsyne dans La Roue rouge, 3e nœud. Mars Dix-sept, Paris, Fayard, 1986, chapitres 47 et 85. Cf. aussi Archevêque Basile (Krivochéïne), » Mitropolit Nikodim " [Le métropolite Nikodim], Archevêque Basile (Krivochéine), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], Nijni Novgorod, éd. de la Fraternité St Alexandre Nevski, 1998, p. 322.
  5. Plus précisément au 2e régiment de la division du général Drozdovsky (Armée des Volontaires du général Denikine). Sur ce régiment, cf. A. V. Turkul, Drozdovtsy v ogne. Kartiny grazhdanskoj voiny, 1918-1920 [Les " Drozdoviens " sous le feu. Tableaux de la guerre civile, 1918-1920], rééd. Moscou, Terra-Knizhnaia Lavka-RTR, 1996. Cf. aussi Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 32-197 et Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], Nijni-Novgorod, éd. de la Fraternité de St Alexandre Nevski, 2004, p. 136. A noter que trois de ses quatre frères s’engagèrent également aux côtés des Blancs ; deux y perdirent la vie.
  6. Reçu novice le 21 novembre 1925, il fut tonsuré le 24 mars 1926, et fit sa profession définitive le 5 mars 1927 (dates données selon le calendrier julien, également en vigueur au Mont Athos). Cf. Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], Nijni-Novgorod, éd. de la Fraternité de St Alexandre Nevski, 2004, pp. 116-117.
  7. On peut citer les archimandrites Missaël, Cyrique [Kirik], Iliane, les pères Théodose de Karoula, Benjamin de Kapsala, Diadoque, Trophim et Silouane (canonisé en 1988). Sur ce dernier, cf. Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du Mont Athos. Vie, doctrine, écrits, Sisteron, éd. Présence, 1982. Basile Krivochéïne, avec lequel le P. Sophrony était lié d’amitié, apparaît d’ailleurs dans l’ouvrage sous les initiales " père B. " (pp. 69-70). Voir aussi A.-E. Tachiaos, " Silouane et le Mont Athos«, Buisson ardent. Cahiers Saint-Silouane l’Athonite, n°6, Pully, éd. Le sel de la terre, 2000, p. 60.
  8. Haut lieu du monachisme orthodoxe depuis un millénaire, le Mont Athos est juridiquement une » République monastique " autonome au sein de l’Etat grec. Relevant canoniquement du Patriarche Œcuménique, il possède ses institutions propres. un " parlement " appelé " Sainte Assemblée " ou " Synaxe«, un » gouvernement " nommé la " Sainte Epistasie " ou " Commission«, et des services administratifs. la » Sainte Communauté «.
  9. Moine Basile (Krivochéïne), » Asketitcheskoe i bogoslovskoe utchenie Sv. Grigoria Palamy " [La doctrine ascétique et théologique de Saint Grégoire Palamas], Seminarium Kondakovianum, Recueil d’études. Archéologie, Histoire de l’Art. Etudes byzantines. Tome VIII, Prague, 1936, pp. 99-154. L’étude sera également publiée en anglais et en allemand. Traduction française dans le Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale, n°115, Paris, 1987, pp. 45-87.
  10. Cf. O. Clément, " Quelques souvenirs sur le père Sophrony«, Contacts. Revue française de l’Orthodoxie, n°209, Paris, janvier-mars 2005, p. 9 et Placide Deseille, » L’archimandrite Sophrony et le Mont Athos«, Contacts. Revue française de l’Orthodoxie, n°209, Paris, janvier-mars 2005, p. 40.
  11. G. W. H. Lampe (dir.), Patristic Greek Lexikon, Oxford, 1968 (2e éd.. 1991). Cf. aussi Diacre Michel Gorodetzky, » Arkhiepiskop Brussel’skii i Belgi’skii Vassili (Krivoshein) " [L’Archevêque de Bruxelles et de Belgique, Mgr Basile (Krivochéïne)], Bulletin de la Paroisse-cathédrale saint Nicolas à Bruxelles, Bruxelles, 1986, n°1, p. 4.
  12. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit. p. 203-204. Jusque-là, le père Basile était resté formellement rattaché au monastère de Saint-Pantéléimon.
  13. Cf. Michel D’Herbigny et Alexandre Deubner, Evêques russes en exil. Douze années d’épreuves (1918-1930), Rome, OCA, 1931; Nikita Struve, Les chrétiens en URSS, Paris, éd. du Seuil, 1963, pp. 410-412; Comte S. Sollogoub, Rousskaia Pravoslavnaya Tserkov’ Zagranitsej [L’Eglise orthodoxe russe à l’étranger], New-York, éd. Russian ecclesiastical mission, 1968; Notes et matériaux sur l’histoire de l’Eglise russe en Europe occidentale, Paris, dact., 1972; Antoine Nivière (dir.), Les orthodoxes russes, Maredsous, CIB Brepols, 1993, pp. 54-55; Kallistos Ware, L’orthodoxie, l’Eglise des sept Conciles, Paris/Pully, éd. du Cerf/Le Sel de la Terre, 2003, pp. 227-231; Nikita Struve, Soixante-dix ans d’émigration russe, 1919-1989, Paris, Fayard, 1996, pp. 63-100 et Tserkov’ Vladyki Vasilja, [L’Eglise de Mgr Basile], Nijni-Novgorod, éd. de la Fraternité de St Alexandre Nevski, 2004, pp. 120-122, 127-129, 377-382.
  14. La plupart de ses travaux majeurs ont été réunis dans Archevêque Basile (Krivochéïne), Bogoslovskie trudy [Œuvres théologiques], Nijni Novgorod, éd. de la Fraternité St Alexandre Nevski, 1996. D’autres études, en français et russe, furent publiées dans le Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale, dont il dirigeait le comité de rédaction. Certaines ont été récemment rééditées en petits ouvrages.
  15. Syméon le Nouveau Théologien, Catéchèses (3 tomes) (introduction, texte critique et notes par Mgr Basile Krivochéine, traduction par Joseph Paramelle, s. j.), Paris, éd. du Cerf, 1963-65.
  16. Archevêque Basile (Krivochéïne), Dans la lumière du Christ. Saint Syméon le Nouveau Théologien (940-1022). Vie-Spiritualité-Doctrine, Chevetogne, éd. de Chevetogne, 1980. Le livre fut simultanément publié en russe aux éditions Ymca-Press (Paris).
  17. Dignité ecclésiastique orthodoxe, correspondant à celle d’abbé en Occident. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit. p. 224.
  18. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., p. 224-225.
  19. Cf. " La nomination et le sacre de l’archimandrite Basile (Krivochéïne), Evêque de Volokolamsk«, Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale, n°32, Paris, 1959, pp. 209-217 et » Naretchenie i khirotonija arkhimandrita Vasilija (Krivochéina)" [La nomination et le sacre de l’archimandrite Basile (Krivochéïne)], Journal du Patriarcat de Moscou, Moscou, 1959, n°9, pp. 27-32.
  20. " Allocution prononcée par l’archimandrite Basile (Krivochéine) au moment de sa nomination comme évêque de Volokolamsk«, Messager de l’Exarchat, ibid., p. 214; » Naretchenie i khirotonija«, Journal du Patriarcat de Moscou, ibid., p. 29.
  21. Sur celui-ci, cf. A. Kazem-Bek, » Znamenatilnyj jubilej. K poluvekovomu sluzheniu arkhiepiskopa Brussel’skogo i Belgijskogo Aleksandra v arhiereijskom sane " [Un jubilé remarquable. Le demi-siècle de service épiscopal de l’archevêque Alexandre de Bruxelles et de Belgique Journal du Patriarcat de Moscou, n°11, 1959, Moscou, pp. 13-16; Hiéromoine Kornily (Fristedt), " Mitropoli Brussel’skii i Belgiiskii Aleksandr (nekrolog) " [Le métropolite de Bruxelles et de Belgique Alexandre. In memoriam], Journal du Patriarcat de Moscou, n°8, 1960, Moscou, pp. 10-13; Serge Model, Histoire de l’Archevêché orthodoxe russe de Bruxelles et de Belgique, Bruxelles, éd. de la Paroisse orthodoxe de la Protection de la Ste Vierge, 1996, pp. 5-11 et Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], op. cit., pp. 64, 129.
  22. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 225-226.
  23. Décision du Saint-Synode du Patriarcat de Moscou du 31 mai 1960, Messager de l’Exarchat, n°33-34, Paris, 1960, p. 7 et Journal du Patriarcat de Moscou, Moscou, 1960, n°7, p. 5.
  24. Décret de Sa Sainteté Alexis, Patriarche de Moscou et de toutes les Russies, du 21 juillet 1960, Messager de l’Exarchat, n°33-34, Paris, 1960, ibid. Cf. aussi Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit. p. 241.
  25. Cf. Archiprêtre Alexis Maltsev, Pravoslavnye Tserkvi i Rousskie Outchrejdenia vne Rossii [Eglises orthodoxes et institutions russes hors de Russie], Berlin, éd. de la Confrérie St Vladimir, 1905; Marie Drachoussoff, K stoletju khram Sv ; Nikolaja Tchudotvortsa v Brussele [Pour le centenaire de l’église St. Nicolas à Bruxelles], Bruxelles, dact., 1962; Archiprêtre Pavel Nedossekine, Sviato-Nikol’skij Sobor Rousskoi Pravoslavnoj Tserkvi v Brussele [La cathédrale saint Nicolas de l’Eglise orthodoxe russe à Bruxelles], Bruxelles, éd. de l’église St. Nicolas, 2e éd, 1999.
  26. Serge Model, " L’Eglise orthodoxe en Belgique. Hier, aujourd’hui, demain«, Le Messager orthodoxe, n°138-I, Paris, 2003, pp. 71-72 et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, C. Chaillot (dir.), Histoire de l’Eglise orthodoxe en Europe occidentale au 20e siècle, Paris, éd. Dialogue entre orthodoxe, 2005, p. 105.
  27. A. R. du 5 juin 1937 portant fondation de l’établissement d’utilité publique Archevêché de l’Eglise orthodoxe russe en Belgique, M. B. du 14 juin 1937, pp. 3771-3774. Cf. aussi Métropolite Euloge (Guéorguievsky), Pout’ moej jyzni. Vospominanija [Le chemin de ma vie. Mémoires], Paris, Ymca-Press, 1947, p. 392; Serge Model, Histoire de l’Archevêché, op. cit., p. 7 et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, ibid.
  28. » La nomination et le sacre de l’archimandrite Basile«, Messager de l’Exarchat, n°32, op. cit., p. 211.
  29. » Son Excellence Monseigneur Basile«, Messager de l’Exarchat, n°105-108, op. cit., pp. 5-6.
  30. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 273-282.
  31. Archevêque Basile (Krivochéïne), » La deuxième Conférence Panorthodoxe à l’Ile de Rhodes, 26-29 septembre 1963«, Messager de l’Exarchat, n°45, Paris, 1964, pp. 5-25; idem, » Vtoroe Vsepravoslavnoe Sovech’anie na o. Rodose " [La deuxième conférence pan-orthodoxe à Rhodes], Journal du Patriarcat de Moscou, 1964, Moscou, n° 4, p. 32 et idem, Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 285-286.
  32. Archevêque Basile (Krivochéïne), " La troisième Conférence Panorthodoxe de Rhodes, 1-15 novembre 1964«, Messager de l’Exarchat, n°51, Paris, 1965, pp. 137-161; idem, » Tretie Vsepravoslavnoe Sovech’anie " [La troisième Conférence pan-orthodoxe], Journal du Patriarcat de Moscou, 1965, Moscou, n° 7, p. 42 et idem, Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 301-309.
  33. Archevêque Basile (Krivochéïne), " Conférence Pan-Orthodoxe à Chambésy près de Genève, 8-15 juin 1968«, Messager de l’Exarchat, n°64, Paris, 1968, pp. 183-216; idem, » Tchetvertoe Vsepravoslavnoe Sovech’anie " [La quatrième conférence pan-orthodoxe], Journal du Patriarcat de Moscou, n° 1, Moscou, 1969, pp. 45-53 et 2, pp. 47-52 et idem, Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 315-316.
  34. Archevêque Basile (Krivochéïne), " La commission inter-orthodoxe pour le dialogue avec les Anglicans, Belgrade, 1-15 septembre 1966«, Messager de l’Exarchat, n°58, Paris, 1967, pp. 74-106 et idem, » Mezhpravoslavnaia komissia po dialogu s anglikanami " [La commission inter-orthodoxe pour le dialogue avec les Anglicans], Journal du patriarcat de Moscou, n°6, Moscou, 1967, pp. 35-48. Cf. aussi Archevêque Basile (Krivochéïne), " Bogoslovskii dialog mezhdu Pravoslavnoj Tserkovju i anglikanskim veroispovedaniem i ego problemy [Le dialogue théologique entre l’Eglise orthodoxe et la confession anglicane et ses problèmes], Messager de l’Exarchat, n°59, Paris, 1967, pp. 157-178; idem, " Les entretiens théologiques concernant les ordres anglicans entre l’Eglise anglicane et l’Eglise orthodoxe russe (Londres, 10-11 novembre 1966)«, Messager de l’Exarchat, n°60, Paris, 1967, pp. 201-214 et idem, » Bogoslovskie sobesedovanija po voprosu ob anglikanskom sviachentstve mezhdu Anglikanskoj i Rousskoj Pravoslavnoj Tserkvami " [Les entretiens théologiques concernant les ordres anglicans entre l’Eglise anglicane et l’Eglise orthodoxe russe], Journal du patriarcat de Moscou, n°7, Moscou, 1967, pp. 45-53; idem, " Tretija sessia mezhdunarodnoi kommissii po podgotovke bogoslovskogo dialoga s anglikanami (Helsinki, 7-11 iulja 1971) " [La troisième session de la commission interorthodoxe pour la préparation du dialogue théologique avec les anglicans (Helsinki, 7-11 juillet 1971)], Messager de l’Exarchat, n°77, Paris, 1972, pp. 63-75 et idem, " Sessia mezhpravoslavnoi komissii po dialogu s anglikanami (Helsinki, 7-11 iulja 1971), Journal du patriarcat de Moscou, n°4, Moscou, 1972, pp. 55-58; idem, " Réunion de la sous-commission théologique anglicano-orthodoxe à Rimnic-Vylciu en Roumanie (9-13 juillet 1974)«, Messager de l’Exarchat, n°85-88, Paris, 1974, pp. 43-53; idem, » Discussion doctrinale anglicano-orthodoxe (21-28 juillet 1975)«, Messager de l’Exarchat, n°89-90, Paris, 1975, pp. 61-70.
  35. Archevêque Basile (Krivochéïne), » Le XIXe Congrès international Vieux-Catholique à Vienne. 22-26 septembre 1965«, Messager de l’Exarchat, n°52, Paris, 1965, pp. 201-209 et idem, XIX Mezhdunarodnoj Starokatolitcheskoj kongress v Vene » [Le XIXe Congrès international Vieux-Catholique à Vienne], Journal du patriarcat de Moscou, n°11, Moscou, 1965, p. 46.
  36. Messager de l’Exarchat, Paris, n°52, 1965, p. 200.
  37. " Son Excellence Monseigneur Basile«, Messager de l’Exarchat, n°105-108, op. cit., p. 6.
  38. Ce titre lui fut octroyé pour l’ensemble de son œuvre, et en particulier pour son édition des » Catéchèses " de Syméon le Nouveau Théologien. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 297 et 301.
  39. N. Lossky, " Son Eminence Monseigneur Basile, archevêque de Bruxelles et de Belgique. in memoriam«, Messager de l’Exarchat, n°115, Paris, 1987, pp. 43-44.
  40. Des tentatives avaient déjà été faites auparavant, mais sans véritablement aboutir. Cf. Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, op. cit., p. 107.
  41. Serge Model, » L’Eglise orthodoxe«, op. cit., p. 75 et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, ibid.
  42. Messager de l’Exarchat, Paris, 1963, pp. 72-73.
  43. Serge Model, Histoire de l’Archevêché, op. cit., pp. 24-33; » Son Excellence Monseigneur Basile«, Messager de l’Exarchat, n°105-108, op. cit., p. 6.
  44. » La nomination et le sacre de l’archimandrite Dionysios (Loukine), évêque de Rotterdam«, Messager de l’Exarchat, n°55, Paris, avril-septembre 1966, pp. 67-70. Cf. aussi et Tserkov’ Vladyki Vasilja, [L’Eglise de Mgr Basile], op. cit., pp. 132, 153-154 et J. van Rossum, » L’Eglise orthodoxe aux Pays-Bas«, C. Chaillot (dir.), Histoire de l’Eglise orthodoxe en Europe occidentale au 20e siècle, op. cit., p. 114-117.
  45. Messager de l’Exarchat, n°64, Paris, 1967, p 200.
  46. Jusque là, ils n’avaient que 2 lieux de culte en Belgique. à Bruxelles et à Anvers (Serge Model, » L’Eglise orthodoxe«, op. cit., p. 69, et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, op. cit., p. 104).
  47. Serge Model, » L’Eglise orthodoxe«, op. cit., pp. 73-74 et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, op. cit., p. 106.
  48. En 1969, l’archevêque Basile assista à l’intronisation du premier métropolite grec, Mgr Emilianos Zacharopoulos, puis, en 1983, à celle de son successeur, Mgr Panteleimon Kontoyiannis.
  49. F. Lhoest, » Le Congrès orthodoxe de Bruges«, Le Messager orthodoxe, n°58, Paris, 1972, pp. 62-64 et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, op. cit., p. 110.
  50. Messager de l’Exarchat, n°64, Paris, 1970, pp. 4-5.
  51. Lettre du Comité préparatoire en vue de la formation d’un Comité interecclésial à Bruxelles, dact., Bruxelles, 20 novembre 1970.
  52. Diacre Michel Gorodetzky, op. cit., p. 6; F. D., » Rencontre avec l’archevêque russe Basile Krivochéine«, La Libre Belgique, 26-27 février 1980, p. 28; Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 332-333.
  53. Lors la prière œcuménique du 18 mai 1985 en la cathédrale Saint-Rombaut à Malines, le métropolite grec Panteleimon et l’archevêque Basile furent placés à la droite du pape (Diacre Michel Gorodetzky, op. cit., p. 6; Serge Model, Histoire de l’Archevêché, op. cit., p. 29).
  54. Loi du 17 avril 1985 portant reconnaissance des administrations chargées de la gestion du temporel du culte orthodoxe, M. B., 11 mai 1985, pp. 6870-6871. Cf. G. Lahou, » Libres propos. la reconnaissance du culte orthodoxe en Belgique«, Bulletin de la Communauté orthodoxe de la Ste Trinité, Bruxelles, juin-juillet 1988 et novembre-décembre 1988, Serge Model, » L’Eglise orthodoxe«, op. cit., p. 81 et Père Serge Model, » L’Eglise orthodoxe en Belgique et au Luxembourg«, op. cit., p. 111. Cf. aussi La Revue Politique, n°4-5, Bruxelles, Cepess, 1999; C. Sagesser et V. De Coorebytter, Cultes et laïcité en Belgique, Dossiers du Crisp, n°51, Bruxelles, 2000; J.-F. Husson, Le financement public des cultes, de la laïcité et des cours philosophiques, Courrier hebdomadaire du Crisp, n°1703-1704, Bruxelles, 2000.
  55. Archevêque Basile (Krivochéïne), » Mezhdunarodnoj sjezd v Venetsii, posviachennyj tysiatcheletiu Afona " [Le Congrès international à Venise, consacré au millénaire du Mont Athos], Journal du Patriarcat de Moscou, 1964, n°2, p. 54; idem, " Le Congrès international de Venise, en commémoration du millénaire du Mont Athos, 3-6 septembre 1963«, Messager de l’Exarchat, 1964, n°45, pp. 30-33.
  56. Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], op. cit., pp. 416-417.
  57. Diacre Michel Gorodetzky, op. cit., p. 6.
  58. Diacre Michel Gorodetzky, op. cit., p. 5.
  59. Cette visite de Basile Krivochéïne en Russie — la première après 36 ans d’interruption — eut lieu du 8 au 25 août 1956, dans le cadre d’une délégation de l’exarchat du patriarcat de Moscou en Europe occidentale. Cf. Journal du Patriarcat de Moscou, Moscou, 1956, n°10, pp. 14-15, 22-23 et Messager de l’Exarchat du Patriarche russe en Europe occidentale, n°25, Paris, 1957, pp. 22-28.
  60. Diacre Michel Gorodetzky, op. cit., p. 7.
  61. Prêtre Georges Tchistiakov, » ‘Krasnyi’ antisovetchik. K  100-letiu so dnia rozhdenija arkhiepsikopa Vasilija (Krivocheina) " [Un antisoviétique ‘rouge’. Pour les 100-ans de la naissance de l’archevêque Basile (Krivochéïne)], La Pensée russe, n°4323, Paris, 22-28 juin 2000, p. 19.
  62. Prêtre Georges Tchistiakov, ibid.
  63. " Son Excellence Monseigneur Basile. note biographique«, op. cit. p. 6; Diacre Michel Gorodetzky, op. cit., p. 6; Archevêque Basile (Krivochéïne), » Pomestnyi Sobor Rousskoj pravoslavnoj Tserkvi v Troitse-Serguievoj Lavre i izbranija patriarkha Pimena " [Le concile local de l’Eglise orthodoxe russe en la Laure de la Trinité-Saint-Serge et l’élection du patriarche Pimène], Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 343-473.
  64. Diacre Michel Gorodetzky, ibid. Les " Vieux-Croyants " s’étaient séparés de l’Eglise orthodoxe russe au XVIIe siècle, rejetant les réformes du Patriarche Nikon. Attachés aux anciennes traditions, ils s’étaient ensuite scindés en de multiples sectes, et avaient été anathémisés au concile de Moscou de 1667.
  65. Archiprêtre Boris Bobrinskoy, " In memoriam Archevêque Basile de Bruxelles«, Le Messager orthodoxe, n°100, Paris, 1985, pp. 88-89. On tenta cependant d’empêcher Mgr Basile de parler, notamment au moyen d’un bouquet de fleurs empoisonné (Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 318-320).
  66. En 1961, sous la pression des autorités, l’Eglise russe avait (par ordonnance synodale du 18 avril 1961, ratifiée par le concile épiscopal du 18 juillet 1961) adopté un nouveau » statut des paroisses " qui avait dépossédé le prêtre de la direction de la communauté, attribuant celle-ci à un " conseil paroissial " nommé par le pouvoir, qui pouvait de la sorte intervenir en permanence dans le fonctionnement communautaire.
  67. Ce qui vaudra à Mgr Basile plusieurs années d’ " interdiction " de voyage en Russie.
  68. Archevêque Basile (Krivochéïne), Mitropolit Nikolaï (Yarouchevitch), po litchnym vospominaniem ili rasskazakh lits, ego znajuchikh [Le métropolite Nicolas (Yarouchevitch), d’après mes souvenirs personnels ou les récits de personnes qui l’ont connu], Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 202-262.
  69. Archevêque Basile (Krivochéïne), " Mitropolit Nikodim " [Le métropolite Nikodim], Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., pp. 266-341.
  70. Archiprêtre Boris Bobrinskoy, ibid.
  71. Archevêque Basile (Krivochéïne), Vospominanija. Pis’ma. [Mémoires. Correspondance], op. cit., p. 328.
  72. Diacre Michel Gorodetzky, " Le dernier voyage«, Bulletin de la Paroisse-cathédrale saint Nicolas à Bruxelles, 1985, n°8, p. 11; Serge Model, Histoire de l’Archevêché, op. cit., pp. 33-35.
  73. Diacre Michel Gorodetzky, » Le dernier voyage«, op. cit., p. 15; Serge Model, Histoire de l’Archevêché, op. cit., p. 33 et Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], op. cit., pp. 413-419.
  74. Diacre Michel Gorodetzky, » Le dernier voyage«, ibid. et et Tserkov’ Vladyki Vasilja [L’Eglise de Mgr Basile], ibid. Cf. aussi St. » La mort de l’archevêque orthodoxe russe de Bruxelles«, Le Soir, 26 septembre 1985.
  75. Diacre Michel Gorodetzky, » Arkhiepiskop Brussel’skii i Belgi’skii Vassili (Krivoshein)" [L’Archevêque de Bruxelles et de Belgique, Mgr Basile (Krivochéïne)], op. cit.
  76. Dont celle du nonce apostolique, de l’évêque Luc De Hovre (représentant le cardinal Danneels), d’un évêque anglican, de l’abbé du monastère de Chevetogne, et d’un représentant du Ministère de la Justice (en charge des Cultes en Belgique). Diacre Michel Gorodetzky, op. cit. ; Serge Model, Histoire de l’Archevêché, op. cit., p. 33.
  77. " Mort de l’archevêque Basile de Bruxelles«, Episkepsis, n°344, Genève, 15 octobre 1985.
  78. N. Lossky, » Son Eminence Monseigneur Basile«, Messager de l’Exarchat, n°115, op. cit., p. 44.
  79. Testament de l’Archevêque Basile (Krivochéïne) du 30 janvier 1980, Bruxelles, §§ 7 et 8.
  80. Prêtre Georges Tchistiakov, op. cit.
  81. F. Lhoest, » Adieu à Mgr Basile (Krivochéïne), archevêque orthodoxe russe de Bruxelles", Bulletin de la Communauté orthodoxe de la Sainte Trinité et des SS. Côme et Damien, Bruxelles, 1985.
  82. Archiprêtre Boris Bobrinskoy, op. cit.
  83. N. Lossky, ibid.